FranceMacron poursuit ses consultations pour trouver un premier ministre – celles de vendredi n’ont rien donné

France / Macron poursuit ses consultations pour trouver un premier ministre – celles de vendredi n’ont rien donné
Marine Tondelier (g.), présidente du Parti vert, et Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Premier ministre, vendredi pendant leur arrivée au Palais de l’Élysée Photo: Dimitar Dilkoff/AFP/dpa

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Emmanuel Macron doit poursuivre, ce lundi à l’Elysée, ses consultations en vue de nommer un nouveau premier ministre, susceptible de former lui-même un nouveau gouvernement. Ce matin, le chef de l’Etat recevra les dirigeants du Rassemblement national, ainsi qu’Eric Ciotti, ex-LR qui s’est rallié à eux. Mais après l’échec manifeste des entretiens qu’il avait eus vendredi avec la gauche, les représentants de la droite et ceux de l’ex-majorité, le climat n’est guère optimiste.

Vendredi, les délégués de la gauche (LFI, PCF, Verts et PS) étaient pourtant sortis assez satisfaits de leur heure et demie de discussion avec le président de la République. Ils avaient choisi de laisser principalement s’exprimer celle qui est encore, officiellement, leur candidate pour Matignon, dont ils exigent la nomination immédiate: Lucie Castets, haute fonctionnaire chargée du budget de la Ville de Paris.

Et ils semblaient agréablement surpris de la courtoisie du locataire de l’Elysée à leur endroit, de même que du fait qu’il avait reconnu… ce qu’il a toujours dit, à savoir que c’était la gauche qui, tout en restant assez éloignée d’une majorité absolue, était tout de même arrivée en tête aux législatives. Dans la foulée, Mme Castets avait assuré à M. Macron qu’elle ne réclamait pas sa destitution, contrairement aux mélenchonistes, dont elle continue cependant de réclamer la présence dans „son“ gouvernement.

Mais dans l’après-midi, les élus macronistes et ceux de la droite avaient réitéré leur opposition formelle à la présence de représentants de LFI dans tout nouveau gouvernement, fût-ce un seul élu, en indiquant que dans un tel cas ils voteraient immédiatement la censure. Et en ajoutant qu’il ne s’agissait pas seulement d’un problème de personnes, mais aussi, voire surtout, de programme, car ils le jugent ruineux pour la France, déjà en délicatesse budgétaire avec Bruxelles. Ce qui a conduit à la fois les familiers du palais présidentiel, et de nombreux commentateurs de la presse, à conclure que décidément Mme Castets – d’ailleurs massivement rejetée dans les sondages – n’avait vraiment plus guère de chances d’être la prochaine première ministre.
Après l’extrême droite ce lundi, qui?

Cette mise au point du centre et de la droite a en outre répondu par avance à la question que posait hier M. Mélenchon en se demandant ce que feraient ses adversaires si lui-même acceptait de renoncer à placer certains de ses cadres dans le nouvel exécutif, pratiquant ainsi ce que les communistes avaient fait au moment du Front populaire originel, celui de 1936, en pratiquant ce que l’on avait appelé „le soutien sans participation“.

„Antisémitisme d’ambiance“

Cette éventualité, qui n’a pour l’instant été évoquée que sous forme de question, trahit peut-être aussi un sentiment secret de M. Mélenchon: son manque d’envie d’exercer dès maintenant, sous la tutelle du président Macron, lui-même ou par personnes interposées, un pouvoir qui va se heurter à des difficultés considérables, et avec le sérieux risque de ruiner pour le fondateur de La France Insoumise ses chances à l’élection présidentielle de 2027.

A quoi s’ajoute le fait qu’un nouvel attentat – qui n’a évidemment aucun rapport avec la constitution du gouvernement, mais peut avoir influé sur le climat politique – a été commis contre une synagogue dans l’Hérault, samedi. Même s’il n’a pas fait les dégâts escomptés par ses auteurs, il est venu raviver en France le débat sur la responsabilité de ceux qui, dans leurs discours ou leurs proclamations sur les réseaux sociaux, contribuent à exciter cet „antisémitisme d’ambiance“. Débat qui revient souvent à mettre en cause, y compris à gauche, certains orateurs du mouvement mélenchoniste.

Quoi qu’il en soit, on imagine bien que l’atmosphère ne se détendra pas avec l’entrevue des dirigeants d’extrême droite à l’Elysée ce matin. Ces derniers ne veulent non seulement pas entendre parler du moindre ministre mélenchoniste, mais pas non plus de représentants des Verts! C’est dire que le chef de l’Etat pourrait bien avoir à conclure, peut-être dès ce soir, que décidément il lui faut poursuivre ses consultations – mais avec d’autres personnalités. Y compris de gauche?