Plan Paulson: les pouvoirs publics promettent de faire vite

Jetzt weiterlesen! !

Für 0.99 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Les pouvoirs publics américains ont promis de passer rapidement à l'action après la promulgation du plan de sauvetage du système financier, mais la complexité de sa mise en oeuvre risque de repousser de plusieurs semaines les premiers achats d'actifs à problèmes auprès des banques.

Les pouvoirs publics américains ont promis de passer rapidement à l’action après la promulgation du plan de sauvetage du système financier, mais la complexité de sa mise en oeuvre risque de repousser de plusieurs semaines les premiers achats d’actifs à problèmes auprès des banques.
„Ce vote […] protège les Américains, il protège leurs emplois et leur bien-être économique, les petites entreprises et l’épargne. C’était un vote clef et crucial“, s’est félicité le secrétaire au Trésor Henry Paulson, en promettant d’aller „de l’avant“ dès la promulgation du texte. La Chambre des représentants venait d’approuver quelques minutes plus tôt une version amendée de son plan prévoyant que l’Etat puisse dépenser jusqu’à 700 milliards d’argent public pour racheter aux banques les actifs invendables qu’elles ont accumulés pendant la dernière bulle immobilière. Une heure et demie plus tard, délai exceptionnel par sa brièveté, le plan de sauvetage était signé par George W. Bush et prenait force de loi. Dans un communiqué publié par ses services, M. Paulson a souligné que, si la rapidité était à l’ordre du jour, le Trésor entendait aussi agir „méthodiquement“, en concertation avec le FDIC (organisme fédéral américain d’assurance des dépôts bancaires) et la Réserve fédérale. Il s’agira de „déployer les outils [prévus par la loi] de manière rapide et méthodique pour en augmenter au maximum les effets sur le système financier, afin que celui-ci continue de jouer son rôle de soutien nécessaire et vital à l’économie américaine“, a ajouté M. Paulson. Interrogé spécifiquement par la presse sur les outils qu’il comptait justement utiliser, M. Paulson a renvoyé sa réponse à plus tard. L’opération est en effet complexe à mettre en oeuvre, notamment en raison des risques financiers encourus par le contribuable américain. Pour Augustine Faucher, de Economy.com, nombre de questions restent à régler: „Quels actifs va acheter le Trésor? Comment va-t-il les acheter? Comment va-t-il les payer? Combien? Quel sera le coût pour les contribuables?“. „Je sais que les gens à la Fed travaillent 24h sur 24 pour déterminer ce qui doit être fait“, souligne Marc Pado de Cantor Fitzgerald, qui s’attend à en savoir plus pendant le week-end ou lundi au plus tard sur les modalités techniques des rachats des actifs bancaires par l’Etat. Pour l’économiste Brian Bethune du cabinet Global Insight, l’entrée en vigueur de la loi devrait donner „un coup de pouce immédiat“ au marché des titres de dettes adossées à des créances hypothécaires, sinistré depuis des mois faute d’acheteurs.
Mais les premiers rachats de titres par les pouvoirs public ne devraient pas intervenir avant plusieurs semaines. „Ils vont devoir tenir les premières enchères très rapidement, dans le mois qui vient, début novembre“, pronostique M. Pado. Novembre est un minimum, a renchéri M. Bethune de Global Insight, qui ne prévoit pas d’amélioration „palpable“ du marché du crédit avant fin 2008 ou début 2009. Le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, a estimé que le vote du Congrès était une „étape cruciale vers la stabilisation des marchés“. „La Réserve fédérale continuera à travailler en étroite concertation avec le Trésor […] Nous continuerons à utiliser tous les moyens dont nous disposons pour réduire la perturbation du crédit“, a souligné M. Bernanke. Pour M. Bethune, „le plan permettra de réduire une partie des tensions qui se sont accumulées sur les marchés financiers depuis plusieurs semaines“. „Néanmoins, il serait naïf de penser que ces mesures à elles seules seront la panacée pour l’économie […] qui est au beau milieu d’une récession“. Pour Elsa Dargent, économiste de Natixis, le communiqué de M. Bernanke rend „fort probable“ le scénario d’une baisse des taux de la Fed „de 0,75 point dans les trois mois à venir“.